C'est trop injuste!
On est pareils toi et moi. Habituellement, c'est moi qui cache des Cherry Blossom subrepticement sous un oreiller. C'est moi qui écris des lettres de 10 pages au moment où on s'y attend le moins... Tout serait si simple pourtant, si j'arrivais à m'abandonner à nouveau.
J'ai reçu ta lettre vendredi. Je l'ai lue en soirée. Je ne savais pas trop comment réagir, j'ai préféré prendre mon temps. Mais je t'imaginais bien, depuis mercredi dernier, m'écrire par envie sincère, mais aussi pour aller un peu à la pêche, te demandant où était rendue ta missive, une petite boule dans le ventre... En chemin? Dans ma boîte de courrier? Entre mes mains? Avant même de voir le sceau derrière, je me doutais bien que ça provenait de toi...
Avec toi dans mes bras j'ai trouvé le désir, le sentiment d'être homme, l'envie de te plaire. Pas seulement l'envie de baiser, mais de quelque chose de plus intime, une envie de partager un peu de mon jardin secret. Le plaisir de sentir ton corps se démurer, de le voir s'ouvrir à moi comme une fleur. Une fleur aux pétales fragiles et à l'odeur enivrante.
Nos corps emmêlés et nos baisers sans fin, sentir ma queue qui gonfle et glisse dans ta bouche, tes seins plaqués contre ma fenêtre, mes mains huilées entre tes cuisses humides, mes lèvres et ma langue qui s'abreuvent à ton sexe inondé de désir... Ce n'est pas pour rien que c'est avec toi que j'ai eu envie de passer cette nuit vaporeuse, la première depuis longtemps, à sombrer dans l'intemporalité, dans la sursaturation des sensations tactiles, olfactives et gustatives, jusqu'à en perdre la raison, la boussole, la conscience.
Et que dire du privilège que j'ai eu de pouvoir emprunter ton tube digestif à sens et à contre-sens, et que la sensation y fût aussi divine dans un sens comme dans l'autre, du moment où j'y ai fait mon entrée, jusqu'au moment ou j'y ai laissé ma semence, bien au chaud.
Au final, j'ai adoré profité de toi, avec toi, vagianoralement. Que j'ai aimé te goûter, enrouler ma langue avec la tienne, l'introduire au creux de ton oreille, la glisser le long de ton cou, la promener autour de tes mamelons érigés, la perdre au creux de ton nombril, laper la cyprine perlant sur tes lèvres, puis titiller ta rose rosette invitante. Je ne pourrais pas oublier ton jolie derrière que j'ai envie de croquer (et que je n'ose pas imaginer à moitié bronzé). Et que dire de tes parfaits petits pieds, que je passerais mes soirées à embrasser et à lécher, si ce n'était de ma peur de passer pour un pervers assoiffé.
J'aurais encore tant de choses à te faire découvrir et à explorer avec toi...
Contrairement à ce que l'intensité de nos rencontres a pu laisser croire, je savais que tu ne pensais pas "qu'à ça". Je le voyais, dans la profondeur de tes yeux, et celle de tes questions. Je veux que tu comprennes que tout ça n'est pas unidirectionnel. Toi aussi tu me fais du bien. Ce n'est pas pour rien que tu es la seule relation "sérieuse" que j'ai eue depuis deux ans. Un havre de bonheur au milieu de ces temps gris. Ton sourire accrocheur (et toujours accroché), ton regard parfois moqueur, parfois racoleur, ta moitié féministe, ta moitié féminine, les causes que tu portes, les bas mi-cuisses et les jupes que tu portes encore mieux, ta personnalité combative, mais parfois soumise.
Oh, je ne veux pas que tu sois pragmatique et réaliste. Je veux que tu aimes passionnément et que tu t'éclates, à tous les jours et sans lendemain. Je veux que tu aimes aujourd'hui et pour l'éternité. J'aimerais tellement pouvoir être la plus belle saison de ta vie, et pas seulement le mois de janvier 2021. Ma nuit de Noël, je l'ai vécue avec toi, je ne l'attends pas.
Je suis à la croisée des chemins, mon coeur est embrouillé... Tiraillé entre cette liberté que j'ai appris à apprécier au cours des deux dernières année, de pouvoir faire (ou ne rien faire) à ma tête, sans rien devoir à personne, sans culpabilité, et cette envie d'explorer à deux ce que la vie peut m'apporter. J'ai envie d'être seul, à deux, à trois. J'ai parfois envie d'être sans toi, parfois d'être avec toi, parfois d'être en toi.
J'ai l'impression que je suis en train de passer à côté de quelque chose de merveilleux, et que je vais m'en mordre les doigts. Mais j'ai aussi peur. Pas pour moi, mais pour toi. Car je suis moi. Parfois j'allume, parfois j'éteins...
xxx